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Du voyage toxicomaniaque comme épreuve de l’exil : vers la construction d’un rapport de suppléance ? - 15/07/15

Doi : 10.1016/j.evopsy.2014.11.004 
Pascale Peretti, Dr en anthropologie psychanalytique, psychologue au CHU d’Angers, chercheur post-doctorante en psychologie clinique a, , b
a Service de neurologie, CHU d’Angers, 4, rue Larrey, 49933 Angers cedex 09, France 
b Laboratoire de Psychologie des Pays de Loire, EA 4638, université d’Angers, maison des sciences humaines, 5, boulevard Lavoisier, 49045 Angers cedex 1, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectifs

Cet article vise à interroger les différentes formes d’exil mises en jeu dans les trajectoires toxicomaniaques, notamment en tant qu’elles pourraient « se répondre » entre elles et soutenir ainsi le sens symbolique de ce modèle d’expérience.

Méthode

Ce travail s’appuie sur les résultats d’une enquête ethno-psychologique menée en Languedoc-Roussillon auprès d’une population d’usagers et d’ex-usagers d’héroïne, et basée principalement sur le recueil et l’analyse de récits de vie.

Résultats

L’enquête met en évidence la centralité d’une épreuve liminaire traversée au cours du périple toxicomaniaque, comme la récurrence de situations pré-addictives d’exil, d’entre-deux et de passage concernant les sujets eux-mêmes, et non pas seulement leur famille.

Discussion

Si les conduites toxicomaniaques ont longtemps été examinées sous l’angle exclusif d’une dynamique intra-psychique pathologique, elles révèlent plus nettement, ces dernières années, leur valeur potentiellement défensive, compensatoire, auto-calmante ou auto-thérapeutique. Elles sont aussi plus souvent interrogées du point de vue de l’environnement des sujets concernés, dans un déplacement de focale sans doute largement inspiré par les approches socio-anthropologiques et que semblent poursuivre les études psychologiques transculturelles et trans-générationnelles du phénomène addictif. Les thématiques du voyage et de l’exil ressortent fréquemment de ces dites études. Soit que l’on postule des fonctions socio-culturelles précisément attachées à cet « imaginaire du voyage et de l’exil » que drainent les pratiques d’intoxication ; soit que le symptôme toxicomaniaque soit considéré du point de vue des incidences subjectives de problématiques migratoires trans-générationnelles. Si ces dernières études ont permis d’envisager certaines de ces conduites comme des tentatives de résolution de symptômes hérités d’une histoire familiale et culturelle, aucune ne s’est directement intéressée à l’incidence des expériences exilaires vécues par les sujets toxicomanes eux-mêmes.

Conclusion

Nous avons donc choisi d’explorer plus précisément ces différents types d’expériences liminaires traversées par ces sujets, en amont comme en aval de l’intoxication. Situations dont nous postulons qu’elles seraient susceptibles de raviver la douleur d’un exil originaire, relatif à l’expérience de séparation primordiale, que le « voyage toxicomaniaque » pourrait tenter de « traiter », ou de suppléer, de façon paradoxale.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Objectives

This article aims to examine the different forms of exile introduced into addictive trajectories, notably because they may “meet up” and thus support the symbolic meaning of this experimental model.

Method

It is based on the results of an ethno-psychological survey in Languedoc-Roussillon with a population of heroin users and ex-users, and using essentially the collection and analysis of life narratives.

Results

Application of the method allowed us to identify the centrality of a marginal test crossing during the addictive trip, such as the recurrence of pre-addictive situations of exile, of the subjects themselves, and not just about their families.

Discussion

Although addictive behaviors have long been considered in terms of a strictly pathological intra-psychic dynamic, in recent years, they reveal more clearly their defensive potential, and compensatory, self-calming or self-therapeutic values. Also, they are often questioned in terms of the environmental issues involved. Socio-anthropological approaches may have contributed to this shift in point of view, soon followed by some cross-cultural psychological and cross-generational studies. The themes of travel and exile frequently emerge from these studies; whether socio-cultural functions specifically attached to this imaginary “travel and exile” associate with addictive practices; or whether the addictive symptom is considered from the subjective effects and trans-generational issues of migration. If these studies have considered some of these behaviours as attempts to resolve symptoms inherited from a family and cultural history, none is directly interested in the impact of experiences of exile on the addicted subjects themselves.

Conclusion

We have therefore chosen to explore more precisely the different types of marginal experiences, which these subjects, both upstream and downstream of intoxication have experienced. Situations which we postulate could revive the pain of a more original exile, related to the experience of a primary separation, that the “addictive trip” could try to “treat”, or to substitute, paradoxically.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Toxicomanie, Anthropologie clinique, Enquête, Migration, Exil, Origine

Keywords : Addiction, Clinical anthropology, Migration, Exile, Origin


Plan


 Toute référence à cet article doit porter mention : Peretti P. Du voyage toxicomaniaque comme épreuve de l’exil : vers la construction d’un rapport de suppléance ? Evol Psychiatr 2015; 80 (3): pages (pour la version papier) ou adresse URL et date de consultation (pour la version électronique).


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